Démarche

 
Image extraite de la vidéo Le Débarquement du projet en réalité augmentée PLONGEONS.

Image extraite de la vidéo Le Débarquement du projet en réalité augmentée PLONGEONS.

Ma pratique se situe dans un champ que je nomme image-bruit: où l’image n’est pas celle que l’on voit mais celle que l’on visualise pour soi. Autrement dit: une image n’existe que si elle est mémorisée.

Mon intérêt pour la mémoire visuelle est né d’une psychanalyse entamée il y a quelques années en parallèle d’une reprise d’études en cinéma. Alors que je travaillais à faire ressurgir des souvenirs enfouis, j’assimilais simultanément les techniques du signal vidéo. Entre l’analyse de matière affective et mon apprentissage de l’image numérique, il y a eu confluence et questionnement. Depuis, je m’interroge sur le concept d’image native considérant que celle-ci est déformée par sa sauvegarde et perturbée dans sa diffusion. Les images-bruits sont pour moi des résidus mémoriels dérobés par notre inconscient, et sont du même ordre que la défaillance d’un signal électronique (ou glitch) en audiovisuel. Ce n'est pas tant ce qu'une photo nous montre que le traitement accidenté de sa reproduction qui est au cœur de ma démarche. Le pixel, remplaçant le point, est mon révélateur.

Mes recherches se déploient sous la forme de remix réalisés à partir d’échantillons personnels, d’archives numériques patrimoniales mises en ligne par différentes institutions, et même de photographies en licences libres trouvées sur le Web. Au-delà de la reconnaissance d’une image, j’invite le spectateur à traverser l'espace indéfini, ce fameux bruit, entre perception et interprétation.


Approach

 
Screen grab from the video Le Débarquement of the augmented reality project PLONGEONS.

Screen grab from the video Le Débarquement of the augmented reality project PLONGEONS.

My practice takes place in a field I call noise-image: where the image is not the one we see but rather the one we visualise for ourselves. In other words: an image only exists if it is memorized.

My interest for visual memory comes from a psychoanalysis started some years ago all the while going back to school to complete cinema studies. As I was working on making buried memories resurface, I was simultaneously assimilating video signal techniques. From the analysis of affective matter and parallel learning of digital imagery confluence and interrogation emerged. I’ve been questioning the native image concept ever since, considering how it’s distorted by its saving and disturbed in its diffusion. The noise-images are for me memorial residue stollen from our unconscious and are of the same order as an audio-visual electronic signal failure (or glitch). It is not what a picture shows as much as the accidental treatment of its reproduction that is at the core of my research. The pixel, replacing the dot, is my revealer.

My researches deploy in the form of remixes made from personal samples, digital heritage archives posted online by different institutions, as well as license free photographies found on the Web. Beyond an image’s recognition, I invite the spectator to cross the indefinite space, this infamous noise, between perception and interpretation.